Femme à sa fenêtre, lisant... de Michèle LABIDOIRE

Femme à sa fenêtre, lisant… de Michèle LABIDOIRE

(Ex Æquo – 2023)

Résumé : Agnès d’Aubusson est mariée à quatorze ans au seigneur limousin, Gouffier de Lastour. Élevée au milieu de ses frères, jouissant d’une grande liberté, elle a toujours suivi son père lors des parties de chasses. Mais, cette vie pleine de cavalcades et de jeux ne sied plus à son rang de jeune épouse. Contrainte de s’assagir, bien qu’appréciant son époux, Agnès s’ennuie.

Afin de la distraire, le chapelain Frère Anthelme vient souvent lui faire la lecture ; Agnès, par curiosité et pour chasser l’ennui, décide d’apprendre à lire, mais il lui faut obtenir l’autorisation de son mari.

Dans le même temps, un bruit circule qui met le château en émoi ; une croisade se prépare pour libérer la ville de Jérusalem, occupée par les Turcs…

Mon avis : Dès le prologue, l’autrice nous informe, Gouffier de Lastour est un chevalier limousin très connu qui participa à la première croisade de 1095. Il s’illustra dans plusieurs batailles et une légende raconte qu’il aurait sauvé un lion de l’attaque d’un serpent. Ce lion l’aurait suivi partout, ce qui aurait valu à Gouffier le surnom de « Chevalier au lion ». De sa femme Agnès d’Aubusson, on ne sait pratiquement rien. Michèle LABIDOIRE a donc imaginé un épisode de sa vie.

Nous vivons au rythme d’Agnès, son mariage à quatorze ans, sa condition de femme, les interdits, puis sa légère audace d’oser demander à son époux la permission d’apprendre à lire.

Agnès refuse la vie dolente des femmes de son époque, elle veut prendre part aux décisions prises au château et avoir des activités, les turbulences de ces jeunes années lui manquent.

Frère Anthelme vient lui faire la lecture et Agnès est subjuguée par les caractères, les enluminures !

Elle pressent que dans les livres se cachent les apprentissages, la connaissance et la liberté. Les livres permettent aussi de voyager.

Puis, la rumeur enfle, il faut se préparer pour la croisade...

Ce texte court (46 pages) témoigne de l’utilité de la lecture. C’est un roman concis, sobre mais efficace. L’autrice emploie un langage subtil dans un style qui semble moyenâgeux parfois, très facile à comprendre toutefois ; il n’est pas alourdi par des mots qui n’ont plus cours de nos jours, ce sont juste les phrases qui sont bâties un peu différemment pour les dialogues.

En bref, nous suivons avec plaisir Agnès d’Aubusson dans sa vie de jeune épousée, dans sa quête de liberté, dans son apprentissage de la lecture. Une histoire courte mais intense, très agréable que je vous recommande chaudement.

À lire avec des galettes de bon beurre, des tourtes aux herbes et de l’hydromel, confortablement assis sur un gros édredon rouge...