Homo Nexus de FODOR
Homo Nexus de FODOR
mis en musique par FODOR, illustré par Anthony RUBIER
(Le Grimoire – 2023)
4e de couverture :
« Tout a commencé lorsque, faute d’option, la mort est devenue une opinion. »
Proxima, constellation du Centaure. Depuis des lustres, dans un contexte baroque, intemporel, parfois burlesque et loin de toute réalité terrestre, une société d’humanoïdes prisonnière de son propre jeu se débat entre D-Konnectés et Améliorés.
Bellios, grand orchestrateur de la programmation sociale, y côtoie le paradoxe de la vie éternelle. Armadam et Aïwa semblent en détenir la clef.
La conséquence inattendue d’une tempête stellaire, qui remet en cause la survie de l’espèce, va précipiter les choses et anticiper la mise en place de l’Homo Nexus…
Résumé : Nous sommes sur Proxima. Les humanoïdes sont améliorés grâce aux nanotechnologies, des puces implantées dans le cerveau qui favorisent le renforcement du système neurologique, des membres bioniques, une hyper connectivité qui permet de transmettre les données par voie télépathique, la durée de vie s’est extraordinairement allongée et les robots se chargent de la moindre tâche à effectuer.
Dans ce monde idyllique, grâce à l’harmonisation synaptique, chaque Amélioré dispose de données identiques, ce qui conduit à une introversion puisque chacun dispose des mêmes savoirs. Le cerveau est programmé pour éviter tout débordement, et envoie les influx nécessaires pour y remédier, toutes les émotions fortes sont bannies et corrigées. Le libre arbitre de chacun n’est qu’illusoire.
Les D-Konnectés ont refusé toutes ces améliorations, ils ne sont donc pas améliorés, ne disposent pas de puces connectées et ne sont pas branchés au réseau synaptique.
Bellios, le grand maître du jeu qui manipule la population, s’occupe du système de données et semble rendre des comptes aux membres du Conseil et aux Six, les êtres les plus puissants de Proxima.
Mais quel jeu joue réellement Bellios ?
Mon avis : Surprise ! Ce n’est pas un livre, c’est une œuvre d’art ! Un roman avec des illustrations accompagné d’un album musical (les passages mis en musique sont signalés par un symbole).
Dans cette société hyperconnectée, super robotisée, il n’y a plus grand-chose à faire et l’ennui guette souvent. L’espérance de vie a bondi mais dans le même temps, la natalité a chuté et les ressources deviennent insuffisantes.
Les habitants sont améliorés, réparés et reprogrammés en cas de besoin, il y a eu un renforcement du système immunitaire pour éviter les maladies mais grâce à l’harmonisation synaptique, seuls quelques hommes semblent détenir le pouvoir et envoyer les informations qu’ils souhaitent à la population qui n’a plus la capacité de les remettre en cause. Le libre arbitre a disparu sans que les individus s’en aperçoivent, ils sont devenus des robots commandés à distance grâce au réseau télépathique.
Heureusement, les D-Konnectés résistent, mais ils doivent veiller à ne pas se faire repérer et la vie n’est pas tellement plus facile pour eux. Et puis, sont-ils aussi libres qu’ils le pensent ?
Nous sommes sur une autre planète, avec un espace temps complètement différent, ce qui peut surprendre au début, mais on s’y fait vite.
Le suspense débute dès le prologue, qui est ce jeune garçon qui semble servir de cobaye et dont on n’entend plus parler ensuite ?
Nos repères disparaissent et il faut s’accoutumer à ce monde complètement différent du nôtre.
FODOR est très fort, il raconte comme si tout était naturel, il n’explique presque pas, il se contente de décrire au fur et à mesure et tout se met en place naturellement, on se sent immergés dans l’histoire.
La musique qui est de qualité est un plus remarquable, on « sent » l’ambiance, c’est magique ! Je conseille vraiment d’écouter les pistes au moment où c’est indiqué, cela me semble important.
Cette fiction est bien écrite, dans un style agréable et fluide, ça va vite, le lecteur est toujours maintenu en alerte ! Et parfois, l’auteur y mêle un brin d’humour pour épicer un peu l’histoire.
Ce roman aborde des thèmes de société : les dérives des sociétés trop connectées, l’intelligence artificielle, un monde trop robotisé, la manipulation des masses via les différents médias, l’illusion du libre arbitre, les effets indésirables de certains progrès… (je vous laisse découvrir les autres) ; en tout cas, la lecture de ce livre ne laisse pas indifférent et fait réfléchir sur notre actualité.
En bref, c’est un roman que j’ai vraiment adoré ! Des personnages attachants, parfois drôles et une histoire qui m’a séduite par le thème abordé, le suspense savamment dosé, le déroulement et surtout la fin ! Et que dire de ces illustrations et de la musique qui accompagnent la lecture, c’est un véritable bonus ; tout un univers recréé avec maestria !
À lire installé(e) loin des systèmes électroniques, sur des coussins moelleux avec de la soupe lyophilisée et un verre d’eau potable (moi, j’ai fait de la soupe maison sans mon robot).
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