La Merlette de Caterina Cavina
La Merlette de Caterina Cavina
Traduit de l'italien par Murielle Hervé-Morier
Résumé : Nuovariva. Une jeune chroniqueuse judiciaire est appelée pour faire un article sur un couple décédé par suicide à la Saint Valentin ; arrivée sur place, il s’avère que l’homme en a réchappé. La jeune femme semble mettre en doute le suicide à deux par amour ; elle communique avec la défunte et ses soupçons se confirment…
Mon avis : Tout d’abord, il est assez difficile de donner un style littéraire à ce roman, il me semble que Policier-fantastique peut convenir.
Nous suivons la Merlette, ainsi est surnommée la chroniqueuse judiciaire, dans son enquête sur les amants de la Saint Valentin. Très vite, on apprend qu’elle est revenue des morts parmi les vivants. Elle nous raconte ses mésaventures, le marais qui l’a accueillie quand elle était morte.
L’autrice nous promène savamment d’un fait à un autre, du présent au passé et au fil des chapitres, elle se sert de ce conte fantastique pour nous montrer l’indicible, l’inconcevable, l’inacceptable.
La Merlette nous entraîne dans un monde où les hommes sont souvent des mâles en rut, elle nous parle d’inceste, de viol, de violences faites aux femmes et aux enfants, elle dénonce le silence imposé aux victimes qui est souvent vécu comme une deuxième peine.
Oui, c’est parfois très cru, sans jamais être vulgaire, et ça remue les entrailles. J’avoue avoir été très troublée par la lecture de ce roman, malheureusement, si la résurrection de la Merlette et la vie dans les marais relèvent du fantastique, les sévices imposés aux victimes sont réels et toujours d’actualité.
Le style de l’autrice est agréable, parfois drôle mais souvent dur, incisif, elle entremêle le fantastique dans son roman avec des descriptions agréables et simples qui facilitent la compréhension du côté fictionnel. C’est un roman noir qui retourne les tripes, malgré quelques scènes plus douces, voire comiques.
Alors oui, c’est assez difficile à lire, mais on peut fermer les yeux et ignorer les problèmes de société, ou alors on peut lire ce magnifique roman, La Merlette, qui dénonce avec brio des horreurs innommables qui ne devraient pas exister.
À lire en buvant un chocolat chaud et en savourant des biscuits pour le réconfort, pourquoi pas un Tiramisu ? Et surtout, en ayant une pensée pour toutes ces victimes qui un jour, ont rencontré un monstre.
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