L'architecte de Damien COUDIER

L'architecte de Damien COUDIER
(ExAequo - 2023)

4e de couverture : « Il sentit dans son être quelque chose se coincer, comme un frottement dans les mécanismes de la vie. La machine à supporter était sur le point de se briser.

Elias le savait, ce monde était un leurre. Il s’apprêtait à découvrir les coulisses de la réalité, la véritable nature de l’univers et la place insignifiante que nous y occupions. Une soif de connaissance inextinguible et une mélancolie profonde l’avait conduit à sacrifier sa famille et sa vie sociale afin de trouver l’Architecte qui, selon certains récits apocryphes, serait le Grand Ordonnateur de la Création. Mais qui était-il vraiment ? Un Dieu ? Une Chimère ? Plus Elias se rapprochait de la vérité, plus il se détachait de son humanité, mais c’était le prix à payer pour lever le voile que le monde avait jeté sur nos yeux.

Partis à sa recherche, sa femme et son fils, découvriront que cette quête obsessionnelle pourrait bien mettre en péril le destin de tous.

Résumé : Elias, déçu par sa vie qu’il juge routinière et sans attrait, part sans laisser de message et quitte sa famille. Inquiets, Julie sa femme et Soren son fils, se tournent vers le commissariat, mais les recherches sont classées sans suite, ils décident de continuer seuls. Pourquoi est-il parti ? Que cache cet abandon ?

Elias, persuadé que les conventions sociales n’ont pour but que l’asservissement à la machine économique se sent écœuré par ce monde mercantile et n’arrive plus à éprouver de plaisir. Il se raccroche aux espoirs procurés par l’Architecte et se sent de plus en plus attirés par les attraits de cette nouvelle quête de sens.

Mon avis : Que se passe-t-il quand la désillusion nous gagne ? Que le monde dans lequel nous évoluons nous déçoit ? Que la morosité habite notre quotidien ?

Nous allons suivre Elias qui sombre dans la mélancolie et se retrouve dans l’incapacité à éprouver du plaisir. Il pense que l’Architecte, le Grand Ordonnateur de la Création du monde est la solution à son désespoir. Grâce à lui, un monde plus en phase avec la réalité pourrait lui être révélé ; il s’accroche à cet espoir et commence une quête pour arriver jusqu’à lui.

Soren, parti à sa recherche, nous emmène au Japon sur les traces son père.

Ce livre est une enquête dans un environnement moderne où se mêlent fiction, ésotérisme et philosophie. Que faire des progrès qui enchaînent, de tout ce que nous possédons, quand ils n’arrivent plus à nous procurer de plaisir et que dans ce monde qui bouge à cent à l’heure nous ne trouvons plus notre place ? La croyance est-elle une solution pour retrouver la sérénité ?

Dans ce roman, Damien COUDIER nous oblige à réfléchir sur les progrès du monde moderne, nos véritables besoins, la quête du bonheur et les désillusions quand les progrès ne comblent pas les vides d’une vie monotone, les croyances… et bien d’autres sujets encore.

Ici, le lecteur est bousculé par l’auteur et son roman sans concessions, il dépeint un monde qui va trop vite et des personnages qui se cherchent. Elias cherche la vérité, Soren cherche son père, d’autres personnages ont également été à la recherche de quelque chose ; c’est une quête perpétuelle de quelqu’un ou de la vérité.

Le style d’écriture est agréable, on baigne tout de suite dans le roman, nous évoluons avec les personnages dans le monde visible et le monde invisible. Damien COUDIER ne manque pas d’imagination pour nous mener à réfléchir avec philosophie sur le sens de la vie. Entre monde réel et monde fantastique, imaginaire et réalité c’est un roman qui fait froid dans le dos. Quelques scènes violentes, des situations qui font parfois écho à notre quotidien et une histoire à couper le souffle qui ne manque pas de suspense et de rebondissements . En bonus, quelques extraits de textes d’écrivains célèbres devant certains chapitres.

En bref, un magnifique roman que je vous recommande fortement, pour le style de narration, les thèmes abordés, l’escapade au Japon et enfin pour les petits frissons d’angoisse éprouvés à sa lecture.

À lire en grignotant des yakitoris en buvant un peu de saké, bien installé(e) sur un futon en évitant les Onis et les Yokais...



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