Il faut toujours savoir dire aux gens de Victoire MOREL
Il faut toujours savoir dire aux gens de Victoire MOREL
(Bookelis - 2023)
Prologue : maternité 11 novembre 1989, naissance des jumeaux Gabriel et Emilie, le mur de Berlin est en train de tomber…
Nancy, mars 1953. Jules est médecin, sa femme l’a quitté en emmenant leur cinq enfants, pour aller vivre avec une femme. Ce fût un coup dur ; Gabriel, le fils aîné l’a rejoint et vit avec lui, mais il n’a plus de nouvelles des quatre autres depuis trois ans.
Alors qu’il n’y croyait plus, il a rencontré Marie qu’il a épousée il y a quelques mois. Marie a deux enfants, et on ne peut pas dire que l’entente soit cordiale. Quand l’aîné Edmond va décider de venir habiter chez eux, Gabriel aura beaucoup de mal à le supporter.
Jules pratique son métier avec abnégation et ne compte pas son temps auprès de ses patients.
Un jour, Jules dont le père est mort sur le champ de bataille alors qu’il n’était qu’un gamin, apprend de son oncle qu’il aurait un demi frère, Karl, conçu avant le mariage de ses parents. Un jour, il décide de confier ce secret à Marie et à son fils Gabriel et de partir à la recherche de Karl.
Mais quel est le secret de Marie, que sont cette petite boîte et cette voiture noire ? Pourquoi quitte-t-elle parfois son domicile pour des rendez-vous secrets dont elle n’informe pas son mari ?
Victoire MOREL a une belle écriture, simple, fluide, efficace. Elle nous distille quelques renseignements au fur et à mesure et ménage quelques surprises et rebondissements…
Ce roman est une belle histoire, sur la guerre et ses horreurs, mais aussi sur la reconstruction. La misère qui continue après, lorsqu’il faut continuer avec les restrictions, les manques. Chaque famille est plus ou moins éprouvée par la guerre et les séquelles sont visibles des années après.
C’est aussi un roman sur la famille et la transmission. Jules qui doit subir l’affront d’être quitté pour une femme à une époque où l’opprobre retombait sur toute la famille ; au début des années cinquante, l’homosexualité était peu acceptée, et il y a son envie de voir Gabriel réussir ses études de médecine afin qu’il le rejoigne dans son cabinet.
Et il y a aussi l’Histoire, les Allemands ennemis d’hier, qui vivent dans un pays divisé. Comment retrouver un frère qui vit de l’autre côté du mur ? Comment a-t-on pu faire l’impensable ? Emprisonner des gens derrière des murs ? Et enfin, il y a ceux qui refusent, qui résistent et qui parfois risquent leur vie pour sauvegarder leur liberté ou leurs idéaux.
Bref c’est un beau roman émouvant sur la famille, les difficultés à surmonter et la vie après-guerre. Une histoire pleine de vie et d’émotions.
À lire dans la salle d’attente d’un médecin, ou dans votre salon, en grignotant des macarons de Nancy avec un thé Assam.
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