En mer et contre tout de Béatrice FORESTIER-THERIEZ

En mer et contre tout de Béatrice FORESTIER-THERIEZ

(ExAequo - 2023)

ISBN 979.1038.807839

Regardez comme il fait beau, la plage, le soleil, l’eau, tout nous invite à faire trempette ! Marianne est là, pour son rendez-vous avec son bain de mer qui lui sert de rééducation ; devant elle, un homme nu (Lukas), accompagné de deux femmes (Eleni et Tessa) qu’il drague ouvertement et qu’il emmène se baigner… L’attitude de cet homme agace Marianne, mais elle s’avance malgré tout d’un pas claudiquant vers l’eau et commence à nager. Tout à coup, la plage s’anime, un pick-up sur la plage, puis trois embarcations étranges… Arrivée à un rocher, Marianne se repose quelques minutes lorsqu’elle perçoit un souffle étrange, et découvre un homme à moitié inconscient qu’elle essaie de maintenir hors de l’eau ; elle appelle les jeunes gens au secours.

Que feriez-vous, si vous découvriez un homme blessé dans l’eau ? Lui demander ses papiers ? Le dénoncer parce que c’est un réfugié ? L’abandonner à son sort ?

Marianne n’y a pas réfléchi, spontanément elle a demandé de l’aide ; Lukas et Eleni sont venus porter secours, mais Tessa serait plus d’avis d’appeler la police.

C’est ainsi que Zan a été transporté dans la maison de Marianne, non loin de la plage, par quatre personnes qui ne se connaissent pas.

Marianne, qui a loué cette maison pour fuir son ancienne vie et faire sa rééducation.

Lukas, mannequin, dont la blessure est plutôt psychologique, et qui vend son corps aux photographes.

Eleni, qui loue son corps afin de pouvoir financer ses études.

Tessa, qui a commencé à vendre son corps, mais qui a vraiment pensé que Lukas était amoureux d’elle et qui lui fait un affreux chantage : rester avec elle ou elle dénoncera Zan à la police.

Zan, ce déraciné qui a tout misé pour chercher ailleurs une vie meilleure, qui après de longs mois d’efforts a réussi à monter sur un bateau et à fini rejeté à la mer, va être recueilli par Marianne et soigné par Eleni. Zan, qui ne garde comme trésor, qu’un peu de terre de son pays… Zan, qui n’a plus rien mais qui va être au centre de ce huit clos et qui malgré lui, va apporter beaucoup.

Chacune, chacun va se regarder sous un nouvel éclairage, apprendre à connaître l’autre, à le voir différemment ; tout le monde va d’une certaine manière apprendre à se dépasser… Zan, l’émigré, sera un formidable révélateur…

Béatrice FORESTIER THERIEZ nous parle avec une écriture délicate de l’émigration, mais aussi de blessures au corps et à l’âme et de reconstruction, peut-être d’espoir.

Bref, un roman tendre, sur ces moments de grâce où vos vies prennent un chemin différent, parce qu’une main a été tendue, parce que des êtres ont su s’entraider, sans trop se poser de questions…

À lire confortablement installé(e) dans une barque au bord de la mer (vous avez le droit à un plaid s’il fait frais) en dégustant des Galaktobourekos accompagnés d’un café glacé (ou chaud). Bonne lecture !